Cinq clubs à surveiller | Les Tigres de Victoriaville de 2022-2023

Le hockey junior peut être imprévisible. Pour en avoir la preuve, il suffit de regarder les Tigres de Victoriaville. Après avoir remporté la Coupe du Président en 2021, le club a rencontré dès la saison suivante les difficultés habituellement associées à de telles histoires de succès. Un club de travaillants qui a raté les séries 2022 lors de la toute dernière journée de la saison régulière, les Tigres sont maintenant de retour dans les hautes sphères de la LHJMQ avec une équipe qui, selon le capitaine Maxime Pellerin, a tissé des liens incroyablement forts.
« Je pense qu’au début de la saison, nous avions une meilleure équipe que ce que les gens pensaient », explique Pellerin. « Nous avons commencé à gagner de plus en plus de matchs à mesure que la saison avançait et nous avons commencé à croire en nous. Nous avons une très bonne chimie d’équipe. Cette chimie nous a permis de gagner beaucoup de matchs et de traverser des moments difficiles. Nous avons été très forts, à tous les niveaux. »
Pellerin est un peu modeste quand vient le temps de décrire la façon dont son équipe s’est regroupée. Son club, qui occupe actuellement la cinquième place du classement général de la ligue, est capable de générer de l’offensive tout en demeurant une force en défensive. Sur les unités spéciales, l’équipe a été une véritable puissance, se classant présentement au deuxième rang pour le jeu de puissance et au premier rang du circuit en désavantage numérique. Ironiquement, une grande partie de ces succès sont le résultat d’une saison difficile en 2021-2022 au cours de laquelle le personnel derrière le banc, mené par l’entraîneur-chef Carl Mallette, a tiré le maximum de tous les joueurs au sein d’un club en développement.
« Même si l’année dernière était vraiment difficile, Carl était très optimiste envers nous et nos capacités », se souvient Pellerin. « Il croit toujours en nous. Pendant les entraînements, il pousse le rythme et nous fait travailler plus intelligemment. Il nous a fait comprendre que si nous travaillions plus intelligemment, nous pouvions accomplir plusieurs choses. Je pense que le fait de rater les séries éliminatoires comme nous l’avons fait nous a poussés à nous améliorer. Nous avons tous travaillé fort pendant la saison morte et nous avons ramené cette expérience avec nous. C’est ce qui a forgé notre caractère. »
Pellerin représente bien l’équipe qu’il mène. Un choix de première ronde des Tigres en 2019, le capitaine a déjà établi de nouveaux sommets en carrière avec plus de 35 buts et 70 points cette saison. Sa capacité à améliorer certains aspects critiques de son jeu a été l’un des facteurs clés derrière le revirement des Tigres.
« Je pense que ce qui a changé le plus, c’est le plaisir que j’ai à jouer avec les gars cette saison », note-t-il. « Ça m’a donné plus de confiance. Je me suis également entraîné très dur pendant l’été pour devenir plus solide sur mes patins. J’ai l’impression de m’être amélioré, puisque je remporte plus de batailles pour la rondelle et devant le filet. Je dois aussi donner du crédit à mon compagnon de trio Tommy Cormier, et à Pier-Olivier Roy à la défense, qui est tellement fort pour monter la rondelle. J’ai de la chance de jouer avec ces gars-là. »
Bien que Pellerin, Cormier et Roy forment le solide noyau qui a aidé les Tigres à se hisser rapidement au sommet du classement, l’équipe a également été renforcée par des acquisitions clés pendant la période de transactions des Fêtes. En ajoutant à l’alignement les défenseurs Frédéric Brunet et Francesco Iasenza, ainsi que l’attaquant William Veillette, Pellerin estime que le club a rempli certains trous cruciaux.
« Brunet et Iasenza aiment jouer physique. En plus, Brunet est vraiment talentueux offensivement », explique Pellerin. « Ils apportent une dimension différente à notre défensive. Veillette apporte de la profondeur à notre attaque. Il travaille fort et est capable d’appliquer de la pression constante. Avant Noël, nous avions un seul trio qui produisait. Maintenant, nous avons deux lignes vraiment bonnes et solides qui produisent pour nous. C’est plus difficile de nous affronter. En plus de cela, je pense que ces trois gars-là apportent beaucoup de leadership dans la chambre, ce qui est très important pour nous ici à Victoriaville. »
La recette gagnante de Victoriaville comprend encore une fois une bonne chimie d’équipe et des victoires via l’expérience, ce qui est plutôt rare chez les équipes de ce niveau deux ans seulement après un championnat. Mais cette expérience, dans l’esprit de Pellerin, pourrait faire toute la différence au cours des éliminatoires.
« C’est très important », dit-il. « Veillette a eu son parcours avec Shawinigan (la saison dernière). Roy et moi l’avons vécu ici. Nous savons ce qu’il faut pour gagner et ce ne sera pas nécessairement la meilleure équipe sur papier. Nous devons développer quelque chose de spécial entre nous, en tant qu’équipe, pour gagner une coupe. Parfois, dans les séries éliminatoires, il y a des moments difficiles où il ne faut pas paniquer. Peut-être que ceux d’entre nous qui ont cette expérience seront capables de calmer les gars afin qu’on puisse jouer notre meilleur hockey ce printemps. »
Si c’est faisable, leur plus grande récompense sera de soulever le Trophée Gilles-Courteau d’ici quelques semaines.